Voilà certainement un roman que Jules Verne n’aurait pas renié, qu’il aurait pu signer s’il avait été d’une génération plus jeune, mais qu’il n’était sans doute pas en mesure d’écrire. Voilà un roman tel qu’on aimerait en lire et en relire plus souvent de la part de ses héritiers, qui n’ont pas toujours été dignes de leur modèle.

Face à la grandeur d’une civilisation millénaire, aujourd’hui disparue, il semble vain de vouloir faire machine arrière et de tenter de la reconstruire. La marche du monde n’autorise pas Babylone à retrouver sa splendeur passée. Le progrès doit emprunter d’autres voies. C’est non seulement une leçon de philosophie et de modestie (pour l’arrogante science occidentale), mais aussi une analyse prémonitoire — peut-être involontaire, quoique l’auteur perçoit nettement que le problème de l’énergie sera un enjeu essentiel de l’avenir.