Le Rubis du Grand-Lama constitue un bel exemple du caractère souvent composite de l’œuvre d’André Laurie. Le clou du roman est sans nul doute cette extraordinaire machine aérienne, plate-forme métallique de cent cinquante mètres sur quatre-vingts, à la fois cerf-volant, aéroplane, navire aérien, dont l’aménagement soigné et luxueux n’est pas sans rappeler celui des plus beaux yachts, auxquels l’auteur consacre en 1890 un bel ouvrage didactique. Ce grand rectangle de métal — dont la surface est tout de même parquetée et vernissée et les rambardes en filet de soie ! — n’est rien d’autre qu’une scène de théâtre où se joue, tout au long du roman, au-dessus des paysages dont on se plaît à reconnaître les cartes géographiques apprises à l’école, une petite comédie humaine.

Ce roman est le septième roman d’aventures d’André Laurie et fut publié chez Hetzel en 1892, après avoir fait l’objet la même année d’une pré-publication dans le Magasin d’éducation et de récréation.