Ouvrage dirigé par Christophe Reffait & Alain Schaffner
Jules Verne ou les inventions romanesques
Un volume broché, 14,5 × 20,5 cm, 506 pages — octobre 2007 ISBN 978-2-911576-78-2 — (Epuisé)
Parler des « inventions romanesques » de Jules Verne, c’est commencer bien sûr par évoquer les inventions techniques décrites dans ses romans, dans le rapport conflictuel qu’elles entretiennent avec le réalisme ; c’est remonter au débat sur arts et science qui est à la source des Voyages extraordinaires ; c’est inventorier les contraintes qui pèsent sur l’écriture romanesque lorsqu’elle entreprend d’intégrer le discours scientifique. Mais « inventions romanesques » acquiert ici un sens plus large : il s’agit d’examiner la part d’invention du roman vernien par rapport aux divers romanesques dont il joue : ceux du roman d’aventures, du récit de voyage, du roman d’apprentissage voire du roman sentimental. Il s’agit de reconnaître le caractère réflexif, humoristique voire ironique du roman vernien, qui aime à schématiser le personnage, à interroger l’héroïsme, à réduire parfois l’intrigue à un jeu formel, à objectiver enfin la question de la représentation romanesque. En cela, nulle aridité pourtant : Verne crée un romanesque de l’imminence ou de l’ouverture qui explique l’intérêt renouvelé des lecteurs pour son œuvre.
Présentation par Christophe Reffait et Alain Schaffner
I. Le roman de la science
— Jacques Noiray : L’inscription de la science dans le texte littéraire : l’exemple de Vingt mille lieues sous les mers — Christèle Couleau : « Qui sait ? » : faire savoir et faire croire dans les romans de Jules Verne
— Marta Caraion : Arts, sciences et industrie de l’Exposition universelle de 1855 aux Voyages extraordinaires
— François Angelier : De l’absence d’automates chez Jules Verne et de ce qu’il faut en penser
— Maryse Petit : La Machine animale
— Regina Patzak : L’Homme-Science Phileas Fogg
— Roger Bozzetto : Voyage au centre d’un texte singulier
II. Géographie et anthropologie
— Guy Barthèlemy : Marges géographiques et romanesque vernien : le pôle dans les romans de Verne
— Laurence Sudret : Jules Verne et le Royaume Uni : du bon usage de la banalité dans la description
— Régis Tettamanzzi : Jules Verne et l’Amazonie au XIXe siècle
— Françoise Michel-Jones : Romanesque du voyage et mondialisation : la thématique de l’Inde d’après Jules Verne et Hector Malot
— Anna Gourdet : Jules Verne, fossoyeur de la couleur locale
— Thierry Santurenne : Massacres, destructions, anthropophagie : les points limites du romanesque vernien
III. Des jeux formels au roman du romanesque
— Daniel Compère : De l’éclatement du roman vernien
— Christian Robin : Formalisme et humanisme dans Le Testament d’un excentrique
— Sylvain Venayre : Les motifs du retour dans les Voyages extraordinaires : étude des fins de romans de Jules Verne
— Jacques-David Ebguy : Le récit et son double : le romanesque de l’île dans Deux ans de vacances
— Yvon Le Scanff : Le Rayon vert et le problème de la représentation romanesque
— Christian Chelebourg : L’invention des Voyages extraordinaires : métalecture de Cinq semaines en ballon
IV. L’amour et l’humour dans le romanesque vernien
— Jean-Pierre Picot : Jules Verne et le discours amoureux, utopie
— Isabelle Casta : Absentes enchantées en pays d’amour fou
— Patrick Berthier : Jules Verne et le vaudeville
— Jérôme Solal : Verne fumiste
— Vincent Tavan : De la poétique d’un humour scientifique chez Jules Verne : étude sur Sans dessus dessous et L’Île à hélice
— Monique Crampon : Jules Verne à l’école de Cyrano ? ou Le latin et les débuts de Jules Verne
— Timothy Unwin : De l’héroïsme de la vie vernienne
V. Filiations et réception
— Denis Mellier : La question du fantastique chez Jules Verne
— Dimitri Roboly : Jules Verne sur les traces d’Edgar Allan Poe : la thématique du double à travers l’étude de deux récits, Frritt-Flacc et William Wilson
— Christophe Reffait : Verne et Zola, éléments du discours critique de la fin du XIXe siècle
— Joseph-Marc Bailbé : Musique et voyage dans L’Île à hélice de Jules Verne
— Jean-Luc Joly : Georges Perec et Jules Verne : une leçon en totalisation
— Alain Schaffner : L’Île mystérieuse ou la réinvention du romanesque